Suite à la récente répression contre les OVM, nous allons enfin procéder à des réformes radicales du permis de travail, mais les détails du «projet de mobilité internationale» qui a le plus grand impact sur les étudiants internationaux n’ont pas encore été annoncés.
Vendredi après-midi, le ministre canadien de l’Emploi et du Développement social, Jason Kenny, et le ministre de l’Immigration, Chris Alexander, ont tenu une conférence de presse pour annoncer la réforme tant attendue du projet temporaire étranger. Les mesures de réforme comprennent principalement la réduction du champ d’application du projet, le renforcement de l’évaluation du marché du travail et l’augmentation des peines pour les entreprises en infraction.
Selon les nouvelles réglementations, dans les zones où le taux de chômage est supérieur à 6%, les emplois à bas salaires et peu qualifiés dans les secteurs de l’alimentation, de l’hébergement, de la vente au détail et autres ne peuvent embaucher de travailleurs temporaires étrangers. Pour les entreprises employant plus de dix personnes dans d’autres régions, la proportion de travailleurs temporaires étrangers dans l’ensemble des employés ne doit pas dépasser 10%.
Pour ce faire, Kenny a prononcé un mot en réponse à la question posée par le premier reporter. Le journaliste a demandé comment, selon vous, les difficultés que ces mesures entraînent pour l’emploi de travailleurs étrangers dans les petites entreprises? Kenny a répondu: C’est son objectif. Cet ensemble de mesures a été mis au point pour inciter les entreprises à recruter des employés canadiens.
Une transparence accrue est un autre objectif majeur de cette réforme. Le ministère de l’Emploi et du Développement social, chargé des projets relatifs aux travailleurs temporaires étrangers, annoncera chaque trimestre le nombre de travailleurs temporaires étrangers pouvant être recrutés pour chaque type de travail, ainsi que la liste des entreprises autorisées à recruter des travailleurs temporaires étrangers.
Du projet sur la main-d’œuvre étrangère, le «projet de mobilité internationale»
Un programme supplémentaire de mobilité internationale issu du projet sur les travailleurs temporaires étrangers existant est dirigé par le Département de l’immigration. Le permis de travail des étudiants étrangers et l’attrait et l’emploi de talents internationaux haut de gamme seront inclus dans ce projet. Le nouveau projet sur les travailleurs temporaires étrangers concerne uniquement les emplois peu rémunérés.
Le soi-disant bas salaire fait référence au salaire horaire médian dans chaque province. Les salaires remplaceront la classification professionnelle précédente et deviendront un critère important.
Évaluation plus rigoureuse de la demande des employeurs et du marché du travail
L’étude d’impact sur le marché du travail remplacera les anciennes «propositions sur le marché du travail». Selon les nouvelles règles d’évaluation, les entreprises qui doivent embaucher des étrangers pour un poste doivent indiquer le nombre de Canadiens venus solliciter le poste et avoir accès à l’entretien, ainsi que les raisons de leur refus. Les employeurs doivent également déclarer qu’ils comprennent les règles et ne peuvent pas licencier les Canadiens ni réduire leurs heures de travail sur les lieux de travail où des travailleurs étrangers sont employés.
La nouvelle évaluation de l’emploi passera d’une fois tous les deux ans à une fois par an. Le temps de résidence cumulé des travailleurs temporaires étrangers au Canada sera également réduit.
Réduire la proportion de travailleurs étrangers par étapes
Le nombre de travailleurs occupés à l’étranger qui emploient des employés à bas salaire dans dix entreprises ou plus ne peut pas dépasser 10%. Les entreprises qui dépassent la norme doivent réduire ce ratio à 20% d’ici le 1er juillet 2015 et le ramener au ratio prescrit avant le 1er juillet 2016.
Le gouvernement fédéral pourrait réduire davantage la proportion de travailleurs temporaires étrangers à l’avenir. On estime que cela seul permettra de réduire de moitié le nombre de travailleurs temporaires étrangers dans le pays au cours des trois prochaines années.
Les travailleurs agricoles étrangers et les aides familiaux à domicile ne sont pas soumis à un ratio de 10% et l’évaluation du marché de l’emploi peut être réalisée tous les deux ans conformément aux anciennes règles.
Renforcer les études de marché et aider les chercheurs d’emploi au Canada
Le gouvernement créera un nouveau département des services de l’emploi qui facilitera la recherche d’emplois au Canada et permettra aux fonctionnaires chargés d’examiner les demandes de travailleurs temporaires étrangers de comprendre rapidement combien de demandeurs d’emploi canadiens recherchent des emplois similaires.
Statistique Canada mènera deux nouvelles enquêtes: une «enquête sur les postes vacants» trimestrielle et une «enquête annuelle sur les salaires nationaux».
Renforcer la supervision et augmenter les sanctions pour les entreprises violées
Les entreprises qui abusent de travailleurs temporaires étrangers se verront infliger une amende allant jusqu’à 100 000 dollars.
Le gouvernement embauchera plus d’inspecteurs, augmentera le service d’assistance téléphonique pour les signalements et créera un site Web de traitement des plaintes. Le ministère de l’Emploi et du Développement social publiera également régulièrement une «liste noire» des entreprises en infraction.
Afin de ne pas alourdir le fardeau des contribuables, le coût de l’évaluation de l’impact sur le marché du travail passera de 275 dollars canadiens à 1 000 dollars canadiens. Kenny a déclaré que les entreprises faisant appel à des travailleurs temporaires étrangers devraient assumer les coûts supplémentaires liés à la mise en œuvre de nouvelles mesures.
La levée du gel des travailleurs étrangers dans le secteur de la restauration
L’interdiction de geler les travailleurs temporaires étrangers imposée au secteur de la restauration en avril de cette année a été levée. Les employeurs de l’industrie des produits alimentaires et des boissons qui ont passé avec succès l’évaluation LMO avant la mise en œuvre du gel peuvent immédiatement engager des employés étrangers pour la demande initiale. Les employeurs qui n’ont pas fait de demande avant la mise en œuvre du gel s’appliqueront en vertu de la nouvelle réglementation.